Le contexte économique de la mode n’est plus une question locale ou nationale. La mode est une entreprise mondialisée et un langage international, qui dépassent les frontières ethniques et sociales. Les conglomérats internationaux de l’habillement ont le poids financier nécessaire pour acheter des matières premières et les expédier par bateau aux fabricants offrant les coûts et les risques les plus réduits. Que ce soit des vêtements, des bijoux, des chaussures, un type de sac à main, des accessoires divers…
Les fabricants n’ont plus de chaines de production massives et centralisées, ils les répartissent entre plusieurs lieux où la main-d’œuvre, les compétences et les possibilités de stockage sont abondantes et bon marché, et la législation moins draconienne que chez eux. Les conglomérats de la mode achètent dans le monde entier des marques et des entreprises qui correspondent à leur image. Les costumes nationaux et les coutumes continuent de régresser, l’habit occidental est omniprésent et il reste peu de marchés inexploités.
Les leaders de la mode
Les labels et les logos des grandes multinationales sont des emblèmes de la mode, reconnus de Londres à Lisbonne, de San Francisco à Singapour. Alors qu’il était naguère très inhabituel pour un Anglais comme Charles Frederick Worth de travailler à l’étranger, à présent nous voyons des chaines françaises, espagnoles et américaines telles que Kookaï, Zara et Gap s’imposer dans la grande distribution mondiale. Il n’est plus possible de déduire d’un nom ou d’un label l’origine d’un modèle ou de son fabricant. Certains considèrent cette mondialisation galopante et la nécessité pour les entreprises de faire des profits pour leurs actionnaires comme le début de la fin des qualités uniques qui distinguaient les produits ou la confection d’un pays de ceux des autres. Teri Agins, rédactrice financière et de mode au Wall Street Journal, déclare dans son livre, The End of Fashion « Lorsqu’une société s’ouvre à des actionnaires, c’est la fin de la mode. Cela signifie que c’en est fini des pantalons trop étroits et de la mode pour la mode. Cela signifie l’avènement des polos, des jeans, des pulls et des vestes faciles à commercialiser, et qui se vendent bon an mal an. Une telle uniformité fait monter les profits et le prix des stocks ». Des relations d’affaires complexes font que des stylistes travaillent simultanément en freelance pour différentes marques, situées à différents niveaux de prix et à plusieurs endroits, grâce aux transports modernes.
Les stylistes se mondialisent
Stylistes, acheteurs et commerciaux doivent être prêts à voyager souvent. Comme les Stars de rock et leur entourage, les stylistes déplacent leurs défilés et leurs boutiques à travers le monde, vers les marchés les plus réceptifs. Le coût relatif des transports et du fret aériens a dégringolé, et le tourisme d’achat se développe. Pour eux, il devient plus difficile d’identifier les créneaux du marché, et il faut agir sur eux rapidement.
Pour les stylistes, il est crucial de visiter les villes et les salons professionnels internationaux, de promouvoir les lignes à vaste échelle et de se renseigner sur les tendances et les capacités industrielles dans des régions éloignées. La compréhension de la compétition et des différences d’approche entre les grandes villes de la mode est d’une importance vitale, non seulement pour les décisions concernant le style, mais aussi pour les affaires. L’observation de la structure des achats, des coutumes et des procédures peut vous aider à éviter de coûteuses erreurs, à optimiser la valeur des modèles et à prévoir les tendances mondiales futures.